“OUI à l’abrogation du service militaire obligatoire” le 22 septembre prochain!

En Suisse, le service militaire obligatoire contraint les jeunes hommes à servir dans l’armée, à une période de leur vie, durant laquelle ils pourraient et voudraient, très certainement, s’investir…

– nur auf Französisch

Amanda Gavilanes, secrétaire du GSsA, Genève (GE)

En Suisse, le service militaire obligatoire contraint les jeunes hommes à servir dans l’armée, à une période de leur vie, durant laquelle ils pourraient et voudraient, très certainement, s’investir dans des activités qui fassent du sens dans leur parcours personnel et professionnel. Il s’avère, également, que cette obligation, en plus d’être contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), ne répond plus aux besoins actuels de notre pays en termes de défense, ainsi qu’en termes de coûts. Il convient donc de l’abroger.

Contrairement, à ce que l’on peut entendre, l’initiative „OUI à l’abrogation du service militaire obligatoire“ n’a pas pour but secret d’abolir l’armée. Et cela, même si elle a été lancée par le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA). En effet, force est de constater que le texte de l’initiative porte essentiellement sur l’abrogation de l’obligation de servir, tout en préservant le principe d’armée de milice. Cela implique donc que la volonté première de cette initiative est d’ouvrir la porte à une profonde réforme du système militaire suisse ; système qui, aux dires mêmes de certains hauts gradés, a un grand besoin d’être repensé, afin de mieux correspondre aux exigences actuelles de défense, de service et d’aide à la population. C’est pourquoi, il est réducteur de prétendre que l’initiative prend en otage le concept de milice et se trompe de cible en mettant l’accent sur le volontariat plutôt que l’obligation. Car il n’est pas plus bel engagement pour son pays que celui que l’on fait de son plein gré. L’engagement, qu’il soit civil ou militaire, doit pouvoir être un choix volontaire, correspondant aux inclinations et priorités professionnelles et personnelles des citoyens.

L’initiative « OUI à l’abrogation du service militaire obligatoire » ne se contente pas de vouloir abroger
le principe de conscription obligatoire mais ancre également dans la Constitution l’existence d’un service civile volontaire ouvert à tous et à toutes. Détacher le service civil de l’obligation de servir permettrait une meilleure valorisation de ce dernier et rendrait possible l’inclusion des femmes et des personnes âgées. Il cesserait ainsi d’être discriminatoire et offrirait des chances égales de valorisation et d’insertion professionnelle. Un service civil volontaire, à part entière, apparaît comme une solution moderne bien plus adéquate que le système actuel. Il en découlerait, ainsi, un renforcement des liens sociaux grâce au renforcement des contacts intergénérationnels et interculturels.

La question sous jacente qui émerge, grâce à cette initiative et lors de la campagne, est celle de la « suissitude ». Nombre de nos détracteurs nous accusent, en effet, de vouloir mettre à mal l’identité et la cohésion nationale suisse. Ils prétendent, de facto, que l’institution militaire constitue, à elle seule, la pierre angulaire de la nation helvétique. Sans elle, pas de lien social, pas de raison pour les différentes communautés linguistiques de se côtoyer, pas d’intérêts communs. Or, il semble que cette description des motivations du « vivre ensemble » se soit arrêtée quelque part entre la fin du XIXème siècle et du milieu du XXème. Car il s’agit là d’une définition limitée, androcentrée et utilitariste. Pour moi, la Suisse que j’imagine et dans laquelle je vis, est une Suisse qui s’est enrichie de ses différences ; qui a appris à dialoguer et à construire une société plus juste, plus multiculturelle grâce à sa diversité interne. C’est une Suisse qui est, sur le plan international, porteuse de valeurs de paix et de tolérance. C’est un pays d’accueil, dans lequel le dialogue est un des moteurs principaux. L’hypermilitarisation de la société, tout droit héritée de la Guerre froide, ne correspond pas à cet idéal. Il existe mille et une façons de conceptualiser et de créer « la Suisse d’aujourd’hui ». Notre initiative en constitue une étape.

Pour toutes ces raisons, le GSsA ainsi que le comité d’initiative vous encourage à voter « OUI à l’abrogation du service militaire obligatoire », le 22 septembre prochain ! Merci de votre attention.

 
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